Le shomen

Notre shomen

Calligraphié à Montréal par Nishiyama Susumi sensei en 1986 à notre demande, notre shomen accompagne encore le club à ce jour. C’est Nishiyama sensei qui trouva le thème ShuHaRi. D’ailleurs, le premier nom du club fut brièvement Club de Kendo Shu Ha Ri.

Notre shomen : Shu Ha Ri
Notre shomen : Shu Ha Ri
Photo de Lorraine Deslauriers

Durant les travaux de la salle 1119 du Cepsum à l’été 2003, le cadre avait disparu! Nous l’avions miraculeusement retrouvé dans les poubelles des matériaux de la rénovation! Bien entendu, le Cepsum paya pour le faire réparer. Nous avons alors décidé de remplacer la vitre par du plexiglass. Vers 2009, il tomba à cause d’un contact avec un shinai (il était accroché plutôt bas à cette époque) et l’intérieur s’abîma une fois de plus. Avec un peu d’amour, nous l’avons réparé du mieux que l’on pouvait!

Notre shomen a été salué plus de dix mille fois en 32 ans à l’Université de Montréal! Il a vu passer plus de 30 senseis venus d’un peu partout à travers le monde. Il a donc une certaine valeur sentimentale pour moi et pour tous ceux qui ont été de près ou de loin impliqués dans le développement du Club de Kendo de l’Université de Montréal! Quand je le salue, je revois en une seconde les 32 années de pratique au Cepsum.

Aujourd’hui, il est encore le témoin des premiers pas en kendō, de nos petites victoires sur nous-mêmes et de la progression des membres du Club de Kendō Ayame, aux Loisirs du Parc depuis janvier 2019.

Longue vie à notre shomen et au Club de Kendō Ayame!

Richard Goulet
Instructeur en chef
1er juin 2020

Shu Ha Ri

Pour passer de novice à maître, un long chemin se présente devant les apprentis. Shu Ha Ri (守破離) décrit les trois étapes dans la progression traditionnelle des arts martiaux classiques. Au Japon, cette façon de concevoir la progression artistique s’applique autant aux arts martiaux qu’à la peinture, au théâtre, à la musique, à la cérémonie du thé ainsi qu’à d’autres apprentissages. Regardons ce concept plus en détail afin de mieux comprendre ce qu’il représente pour les pratiquants de kendō.

Shu (守 : «protéger», «obéir») c’est le premier stade où l’élève copie l’enseignement de son maître. C’est l’apprentissage de la tradition et des techniques fondamentales qui constitueront les bases du pratiquant tout au long de son cheminement. 

C’est à cette étape que l’apprenti kendoka assimile les katas et les techniques qui forment la base du kendō. Peu importe où l’on se trouve dans notre cheminement, il ne faut jamais oublier les bases qui forment les fondations d’un kendō solide. Nous avons parfois tendance à les négliger au fur et à mesure de notre avancement, alors que ce sont elles qui nous permettront d’accéder aux niveaux supérieurs de maîtrise du kendō.

Ha (破 : «se détacher», «digresser») c’est le second stade où l’on développe son propre style, son propre langage, après avoir assimilé celui de son sensei. Cela exige un travail d’introspection visant le développement et la maîtrise de nos techniques et de notre esprit.

Ri (離 : «quitter», «se séparer») c’est le troisième et dernier stade où l’on transcende ce que l’on a appris pour former sa propre philosophie basée sur la somme de notre bagage acquis au fil de notre pratique. 

Shu Ha Ri ne doit pas être compris comme un cheminement en ligne droite, mais plutôt comme une suite de cercles concentriques, une série de cycles d’apprentissages adaptés au niveau du pratiquant.

Sources :

  • Encyclopédie des Arts Martiaux de l’Extrême-Orient, 4e édition, Gabrielle et Roland Habersetzer, Amphora, 2004, p. 662
  • Spiritualités et arts martiaux japonais, Jean-Noël Blanchette, Publibook, 2019, pp. 117-118
  • The Kendo Mind, A Guide to Grading Successfully, Shigematsu Kimiaki, Bunkasha International Corporation, 2016, pp. 61-63
  • Geïdô La voie des arts, Du samouraï à l’artiste martial, Albert Palma, Albin Michel, 2001, p. 108
  • ShuHaRi: The route to become Master https://www.makigami.info/shuhari-japanese-learning-system/